[ROOKIE TALK] N°4 - Interview exclusive avec Rem and Moro


> Find the English translation of the interview HERE.


Avec toutes les perles qu’il a pondues ces derniers mois, il nous était impossible de ne pas faire un Rookie Talk spécial Rem and Moro. Son petit bout de carrière n’a que deux ans, mais le jeune homme est déjà un artiste complet : MC, parolier, musicien et beatmaker... Rem and Moro est à surveiller de très près, car il n’a pas fini de faire parler de lui !


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• Pour commencer, peux-tu te présenter?

Salut. Je suis Rem and Moro du crew « We Make History ». Je suis un rappeur, beatmaker et compositeur. J’ai récemment publié mon EP, « XO ».


• Tu avais sorti ton tout premier EP en tant que « REM Beatz » Qu’est-ce qui t’a poussé à changer ton nom de scène en « Rem and Moro » et quelle est sa signification ?

L’EP « Intros » sorti sous le nom de « Rem Beatz » était basé sur une seule et même idée : « Le Hip-Hop DOIT sonner comme du Hip-Hop ». Par conséquent, j’ai mis de côté mes émotions et je me suis uniquement concentré sur le rendu sonore et l’atmosphère des chansons.

Ça a toujours occupé une partie de mon esprit. Un jour, le nom « Moro » m’est apparu, accompagné d’une image très sombre. Je voulais accepter toutes les émotions qui m’habitaient et les exprimer librement sous ce nom. Vu qu'un individu possède plusieurs personnalités, j’ai créé le nom « Rem and Moro » dans le but de produire plusieurs styles de musique.


• Tu es connu pour être à la fois rappeur et beatmaker. Parmi ces deux domaines, lequel préfères-tu ?

Le beatmaking. Rapper est l’un de mes moyens d’expression, donc je veux être bon dans ce domaine et j’adore ça. Mais si je devais choisir, j’opterais pour le beatmaking et la composition. J’ai étudié la composition à l’université.


• En général c’est difficile pour les jeunes de savoir quel chemin ils veulent emprunter, mais il est évident que la musique est plus qu’un simple passe-temps pour toi. Quand as-tu réalisé que tu voulais poursuivre une carrière musicale ?

Grâce à l’influence de mes parents, j’ai grandi en écoutant beaucoup de musique et j’ai toujours pensé que je deviendrai pianiste. Bien entendu, c’était juste un rêve d’enfant. J’ai commencé à réfléchir plus sérieusement au fait de « devenir musicien » à l’âge de 14 ans, quand j’ai appris les harmonies par hasard.


• En écoutant tes chansons, on peut sentir une extrême sensibilité. Exprimes-tu aussi facilement tes émotions dans la vie de tous les jours ou est-ce quelque chose que tu es uniquement capable de faire à travers la musique ?

Oui, c’est exact. J’ai une personnalité très délicate et sensible, ce qui rend ma vie quotidienne très fastidieuse parfois. J’ai l’habitude d’écrire pour venir à bout de telles émotions. Quand j’écris une chanson, je découpe et affine mes sentiments parce que je pense qu’écrire une chanson revient à réaliser une « œuvre d’art ». Je crois que je me suis senti obligé d’écrire des chansons car mes émotions sont trop riches et diverses.


• Les paroles de « Dream Killed » sont fortes et assez intrigantes. Cette chanson s’inspire-t-elle de ta propre expérience ?

Oui, « Dream Killed » est difficile à comprendre parce que les paroles sont abstraites, mais j’y exprime mon anxiété et ma mélancolie.


• Quand tu as réalisé les chansons de ton EP Cocktail & Candlelight, tu avais pour but de faire de la musique que les gens aimeraient entendre pendant qu’ils sirotent un cocktail. Comment cette idée t’est-elle venue ? Est-ce dans tes projets de sortir d’autres musiques d’ambiance à l’avenir ?

C’est un bar où j’avais l’habitude d’aller, dans un quartier appelé Hongdae. J’ai été énormément inspiré par l’atmosphère particulière de cet endroit et je voulais écrire une chanson pour les moments où je bois des cocktails.
Je n’ai rien prévu de tel pour le moment mais j’adorerais le refaire si l’occasion se présente.


• Les chansons issues de ton dernier EP sont sur le thème de la « guérison d’une plaie ». Peux-tu expliquer le lien entre ce thème et le titre de l’album, XO ?

 « XO » est généralement utilisé à la fin d’une lettre. « X » signifie « kiss », et « O » représente le « câlin ». J’ai donc appelé mon album « XO » pour dire « bisou sur la cicatrice, suivi d’un câlin ».


Ce dernier mini-album a-t-il été difficile à réaliser ? Et était-ce un choix de ta part de le publier comme un EP officiel plutôt qu’une mixtape ?

Réaliser cet album m’a pris beaucoup de temps, à plusieurs niveaux. Alors il était difficile pour moi de continuer à travailler sur le même projet jusqu’à ce que je sois pleinement satisfait. J’ai considéré cet album comme étant très important pour ma carrière, ce qui a entrainé une fabrication de CDs en édition limitée. Je l’ai donc publié sous forme d’EP officiel.


• De quoi t’es-tu inspiré quand tu as écris les paroles pour cet EP ? Ce dernier contient-il quelques histoires vraies ?

Oui, toutes les chansons que j’écris sont basées sur mes expériences. J’adorerais essayer d’écrire une chanson dans le style « storytelling » mais je n’ai pas vraiment la motivation pour raconter quelque chose que je n’ai pas vécu.


• En 2011, tu as fait équipe avec Demento pour un projet commun du nom de D on the REM Beatz. Comment en êtes-vous arrivé à travailler ensemble ? Est-ce de cette façon que ton aventure avec We Make History a commnencé ?

Demento et moi nous sommes rencontrés à l’université. Nous avions beaucoup de points communs quant à notre intérêt pour la musique, ce qui nous a amené à collaborer sur un projet. Nous avons créé plusieurs beats pour réaliser un single. Parmi eux, il y avait une instru appelée « We Make History », et c’est devenu le nom de notre crew.


• En parlant de Demento, tu as composé la chanson « Too Hyper » sur Roll The Dyce 2. Ce beat est éloigné de ton style actuel mais il est assez similaire avec ce que tu faisais avant, à l’époque où tu utilisais le nom « REM Beatz ». Nous avons aussi remarqué que le titre de la chanson est le même que celui de ton tout premier single, « Too Hyper », sur lequel Demento était déjà présent. Peux-tu nous dire quelques mots sur ces chansons ? Y a-t-il un lien entre les deux ?

Le « Too Hyper » présent sur la mixtape de Demento a été réalisé en appliquant le rap de Demento sur le beat que j’avais composé en 2011. Ce beat était supposé être inclus dans mon EP « Intros ». Demento et moi avions enregistré un rap, inséré ce rap sur le beat, et nous voulions l’inclure dans l’album. Cependant, le beat ne me satisfaisait pas complètement. Alors j’ai décidé de le remixer avant de le mettre dans l’album. Donc, le « Too Hyper » présent sur « Intros » est un remix, et le beat inclus dans la mixtape de Demento est l’original.


• Le duo Dick Kids a rappé sur « Morning after death, 1996 » sur leur dernière mixtape Dick Kids on the block vol.2. Qu’est-ce que ça te fait de voir d’autres artistes utiliser tes instrus ? Considères-tu cela comme un nouvel accomplissement ?

Vu que je n’ai pas fait cette chanson avec une partie rap en tête, j’ai été un peu surpris. Néanmoins, quand j’ai découvert que quelqu’un avait rappé sur mon beat, ça m’a beaucoup amusé parce que je me sens connecté à d’autres musiciens.


• Un artiste (en dehors de WMHR) avec lequel tu aimerais collaborer ou pour lequel tu aimerais composer des chansons ?

J’adorerais écrire des chansons avec Okasian, Swings, Beenzino et Verbal Jint.


• Ce n’est que le début de ta carrière, mais quel est ton plus grand objectif pour les années à venir ?

Mon but le plus proche est de sortir une mixtape constituée de beats uniquement réalisés par moi-même. Et j’adorerais travailler avec d’autres artistes et rester actif sur la scène musicale.


• Il y a peu, tu as révélé sur Twitter que tu voulais apprendre le français. Aimerais-tu donner un concert dans ce pays un jour ?

Si j’ai la chance de le faire, ce serait un réel bonheur. Je suis juste tellement excitée de savoir que des gens venant de contrées lointaines s’intéressent à ma musique.


• Par hasard, connaitrais-tu quelques artistes français ?

Je ne connais pas grand chose concernant les artistes français contemporains, mais la France représente le pays de mes rêves depuis que je suis petit. De plus, j’ai été profondément influencé par la musique impressionniste pour apprendre la composition. En particulier Claude Debussy. Il est celui qui m’inspire encore tout au long de ma vie.


• Un message pour les lecteurs d’Under K-HipHop ?

J’ai encore du mal à réaliser qu’il y a des gens en France qui écoutent ma musique, mais je veux tous vous remercier de vous intéresser à moi d’aussi loin. J’espère que mes « kiss and hug » arriveront jusqu’à vous. XOXO.


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Un grand merci à Rem and Moro d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Découvrez également une petite review consacrée à son mini-album XO sur Under K-HipHop :

FR > http://underkhiphop.blogspot.fr/2013/05/review-rem-and-moro-xo-ep.html

ENG > http://underkhiphop.tumblr.com/post/53359118890/review-rem-and-moro-xo-ep

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